L’auteure de la littérature jeunesse Yaël Hassan lance un drôle d’avis de recherche à l’occasion de l’adaptation de son ouvrage le plus connu, « Momo, petit prince des Bleuets », en bande dessinée. Elle recherche le petit garçon qui lui a inspiré ce best-seller publié en 1998. Une rencontre inoubliable qui a eu lieu dans une médiathèque francilienne. L’écrivaine Yaël Hassan, connue pour le roman à succès « Momo, petit prince des Bleuets », lance un avis de recherche pour retrouver le garçon qui lui a inspiré cette histoire lors d’une rencontre dans une médiathèque en 1997. | YAËL HASSAN 25 ans sont passés et Yaël Hassan pense presque chaque jour à un élève rencontré furtivement dans une médiathèque de la région parisienne. Cette auteure de la littérature jeunesse avait échangé quelques minutes avec un petit garçon, scolarisé en 6e, dans le cadre d’une sortie scolaire. Il lui avait donné l’idée de son futur roman, qui reste à ce jour son plus grand succès, Momo, petit prince des Bleuets. Publié en 1998 chez Syros, l’ouvrage a été vendu à plus de 350 000 exemplaires. Yaël Hassan, installée à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), s’est mis en tête de retrouver ce Mohamed et lance un appel à témoins. Cette bouteille à la mer tombe en même temps que la réédition de son livre à succès et de l’adaptation de celui-ci en bande dessinée par Marc Lizano. « Nous étions à la présentation de la BD quand on m’a demandé qui était le Momo du livre. On m’a suggéré de lancer un avis de recherche ! C’est parti d’une « joke » puis tout le monde s’est pris au jeu », s’amuse Yaël Hassan. Elle a enregistré une vidéo pour lui demander de se manifester et une adresse mail a été créée : [email protected]. Il lui inspire l’histoire d’un prochain roman « Le visage du vrai Momo commence à s’estomper dans ma tête », nous confie-t-elle. Mais, des souvenirs tenaces lui reviennent à l’esprit très régulièrement. « J’étais une jeune auteure à l’époque. J’étais une débutante. J’avais sorti mon premier roman : Un grand-père tombé du ciel. » En 1997, elle est invitée dans une « petite médiathèque » francilienne à rencontrer des collégiens pour échanger sur ce livre. « Dans ce genre de rencontre, il y a toujours un ou deux enfants qui crèvent l’écran et un lien fort s’établit. Là, il n’y avait que lui. Je ne voyais que lui ! Il accaparait la parole et me posait plein de questions », se souvient-elle. Avant de se quitter, le jeune Mohamed l’interroge sur ses projets littéraires. « Il me demande si je peux écrire un roman sur un petit garçon qui s’appellerait Momo. Mais je lui dis que je ne connais pas de Momo. Il m’a répondu : Mais si ! Moi ! », nous raconte Yaël Hassan. La discussion se poursuit entre eux. « Je lui explique que cela ne suffit pas, qu’il me faut des ingrédients comme pour une recette de cuisine pour écrire un livre. » L’élève ne se démonte pas et commence à brosser le portrait du personnage qu’il imagine. « Le petit garçon a 10 ans, il vit dans une cité, il est d’origine maghrébine et vient d’une famille nombreuse. Et c’est un fou de romans ! », nous détaille l’auteure en se rappelant des mots prononcés par le collégien. Un livre écrit en trois jours Sur le chemin du retour, la première phrase de ce roman jaillit dans l’esprit de Yaël Hassan. « J’ai mis trois jours à l’écrire. Je savais que je tenais quelque chose ! »Mais son manuscrit, refusé par sa maison d’édition, se retrouve au fond d’un tiroir. « Je ne savais pas que je pouvais le proposer à un autre éditeur. Je débutais. »Quelques semaines plus tard, lors d’un salon littéraire, une représentante de la maison d’éditions Syros s’approche d’elle et lui propose de lui envoyer un texte. Deux ans plus tard, le livre était publié. Il raconte l’histoire d’un petit garçon, Momo, qui habite dans une cité. C’est un bon élève, vif et qui aime lire. Un jour, le jeune héros rencontre Monsieur Edouard, un instituteur à la retraite. Une amitié se crée entre eux mais Momo apprend que son nouvel ami est atteint de la maladie d’Alzheimer et qu’il est mourant. Il lui promet alors de devenir un jour écrivain. La bande dessinée (éd : Nathan bande dessinée) sortie le 1er juin 2023 reprend cette histoire, même si Marc Lizano y a ajouté quelques scènes. Il a également modernisé le personnage. « Momo a désormais un téléphone portable ! », prend comme exemple Yaël Hassan. « Je veux le voir et je veux le remercier »
Depuis la publication de l’ouvrage, le prénom de Momo suit Yaël Hassan. « Je le prononce plus souvent que ceux de mes filles », s’exclame dans un rire l’écrivaine. « J’ai toujours rêvé de pouvoir lui offrir le roman qu’il m’a inspiré. Et je me suis persuadée qu’il allait me recontacter car il allait forcément se reconnaître dans mon livre ! » Mais elle n’a jamais reçu de nouvelles de ce Mohamed, qui doit être âgé aujourd’hui d’environ 37 ans. « J’espérais même que lors d’un salon, je sois installée à côté d’un jeune écrivain… qui s’appellerait Momo », nous glisse-t-elle en référence à l’histoire de son œuvre. Cette rencontre surprise n’ayant pas eu lieu, Yaël Hassan espère que l’avis de recherche lui permettra de retrouver son Momo. « Je veux le voir et je veux le remercier. Je veux savoir ce qu’il est devenu. J’ai écrit une centaine de romans et on me parle surtout de ce succès ! Il m’a accompagné durant 25 ans. » S’il se manifeste en envoyant un mail sur l’adresse prévue à cet effet, il devra envoyer une photographie de lui à l’âge de 10 ans afin que Yaël Hassan puisse le reconnaître. Mais ce n’est pas tout ! « Il devra répondre à une question secrète ! », prévient l’écrivaine. « Nous savons qu’il y aura des imposteurs qui écriront et je suis prête à les démasquer. Je suis très joueuse, cela tombe bien ! », conclut-elle avec un ton malicieux.
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