BLUETTE-SUR-MER
Scénario & dessin Marc Lizano.
Couleur Laurence Busca.
Éditions Glénat. Collection 20/20.
Septembre 2003.
Format 200x200.
120 pages quadri
Couverture souple.
ISBN 978-2-7234-4120-9
Prix : 15,50 €
PRÉSENTATION • Bluette sur mer est un livre qui a une une histoire un peu mouvementée. C'est un prolongement naturel d'un petit livre qui avait été publié chez Treize étrange sous le nom de Idylle (grosso modo, le premier chapitre de Bluette, c'est Idylle, repris et remanié). Le dossier, monté pour un éditeur au format classique, s'est retrouvé entre les mains d'Emmanuel Moynot, par l'intermédiaire de sa coloriste, Laurence Busca, qui se chargeait des couleurs. Ce petit passage a eu deux incidences. La première, directe, puisque c'est lui qui a montré le dossier à Paul Herman, le directeur de cette collection 20x20, petite sœur de la collection carrée où Emmanuel avait publié deux titres. Emmanuel a inauguré la collection 20x20 avec Anatomie du désordre et Glénat cherchait alors d'autres projets susceptibles d'y être associés. Bluette a été choisi pour faire suite à ce très beau livre d'Emmanuel (Pour l'anecdote, il me semble que ce format est né d'une volonté de publier d'un trait Anatomie du désordre, à l'origine prévu en plusieurs tomes et aussi d'une traduction en mandarin d'un des carrés d'Emmanuel dans ce petit format, très beau et d'une belle "main").
La deuxième incidence, c'est que Emmanuel a lu les pages au fur et à mesure et c'est de cette lecture qu'il m'a demandé de le rejoindre sur L'année dernière, paru plus tard chez Delcourt.
Mon projet initial était celui de faire un livre mignon. Vraiment. Un truc léger et frais, et pas forcément adolescent, comme semblent le croire beaucoup de personnes. Je crois, moi qu'on peut être timide et un peu bêtasse, même dans sa vie d'adulte. Timide aussi, même après une vie amoureuse déjà bien nourrie. J'imagine que cette impression de parcours adoslescent est renforçée par l'aspect hors du temps de cette parenthèse de vie. on n'y parle peu de travail, pas d'enfants. c'est juste un week end entre amis.
Ceci dit, on retrouvera ça et là quelques personnages de Bluette ailleurs puisque certains personnages secondaires comme Virginie et Laurent le sont de nouveau dans Ventricule, que le père de Victor est le personnage principal de Valentin est mort et que nous reverrons peut-être certains visages dans les autres livres intimistes et contemporains que je compte publier au cours de ma vie. Qu'ils soient très présents ou juste de passage, ce sera juste comme dans la vie…
PRÉFACE • Variations sur l'amour naissant, Bluette-sur-mer est un livre à recommander dans les pharmacies pour guérir d'un mal universel mais oh combien bienvenu.
Si Marc Lizano déclare volontiers que deux ou trois vies ne lui suffiront pas pour réaliser tous ses projets, il en est un qu'il a mené à bien avec force et ténacité. De Idylle à Bluette-sur-mer, le natif de Vannes dans le Morbihan a efficacement brodé sur un thème universel : la rencontre de deux adultes à peine émancipés qui hésitent à tomber unilatéralement dans les bras l'un de l'autre. Victor et Lily seraient-ils les Bidouille et Violette de ce siècle bredouillant ? Optant pour un ton léger et évitant toute dramatisation malvenue, l'auteur part d'une idée simple : le quotidien de deux amoureux maladroits. Les dialogues sont directs et actuels, sans fards. Les adolescents s'y retrouveront sans peine et rougiront en riant devant leurs bévues. Les autres seront également pris par la fraîcheur de l'ensemble : un trait faussement naïf et une mise en couleurs efficace concoctée avec Laurence Busca. Lizano, après moultes publications chez divers éditeurs, signe un opus entraînant qui incite à la tendresse. Que demander de plus ?
Paul Herman.
POSTFACE • "Il faut pas être timide avec moi, tu sais..." Ainsi s'exprime la douce Lily au regard franc à Victor l'hésitant à déclarer sa flamme. L'aventure, c'est la vie quotidienne avec des non-dits et des fou-rires. Marc Lizano montre avec sensibilité les premiers émois de jeunes adultes, sans oublier d'y ajouter une touche de fantaisie. Missou le canari déplumé vêtu d'un pull à col roulé agrémente la vie de la tendre Lily tandis qu'un îlot en forme de cœur accueille le couple en mal d'amour. Bref, pas de complot international ou d'aliens belliqueux, rien que des chips au paprika, des tartes aux pommes et, enfin, l'océan grand comme un cœur.
Couleur Laurence Busca.
Éditions Glénat. Collection 20/20.
Septembre 2003.
Format 200x200.
120 pages quadri
Couverture souple.
ISBN 978-2-7234-4120-9
Prix : 15,50 €
PRÉSENTATION • Bluette sur mer est un livre qui a une une histoire un peu mouvementée. C'est un prolongement naturel d'un petit livre qui avait été publié chez Treize étrange sous le nom de Idylle (grosso modo, le premier chapitre de Bluette, c'est Idylle, repris et remanié). Le dossier, monté pour un éditeur au format classique, s'est retrouvé entre les mains d'Emmanuel Moynot, par l'intermédiaire de sa coloriste, Laurence Busca, qui se chargeait des couleurs. Ce petit passage a eu deux incidences. La première, directe, puisque c'est lui qui a montré le dossier à Paul Herman, le directeur de cette collection 20x20, petite sœur de la collection carrée où Emmanuel avait publié deux titres. Emmanuel a inauguré la collection 20x20 avec Anatomie du désordre et Glénat cherchait alors d'autres projets susceptibles d'y être associés. Bluette a été choisi pour faire suite à ce très beau livre d'Emmanuel (Pour l'anecdote, il me semble que ce format est né d'une volonté de publier d'un trait Anatomie du désordre, à l'origine prévu en plusieurs tomes et aussi d'une traduction en mandarin d'un des carrés d'Emmanuel dans ce petit format, très beau et d'une belle "main").
La deuxième incidence, c'est que Emmanuel a lu les pages au fur et à mesure et c'est de cette lecture qu'il m'a demandé de le rejoindre sur L'année dernière, paru plus tard chez Delcourt.
Mon projet initial était celui de faire un livre mignon. Vraiment. Un truc léger et frais, et pas forcément adolescent, comme semblent le croire beaucoup de personnes. Je crois, moi qu'on peut être timide et un peu bêtasse, même dans sa vie d'adulte. Timide aussi, même après une vie amoureuse déjà bien nourrie. J'imagine que cette impression de parcours adoslescent est renforçée par l'aspect hors du temps de cette parenthèse de vie. on n'y parle peu de travail, pas d'enfants. c'est juste un week end entre amis.
Ceci dit, on retrouvera ça et là quelques personnages de Bluette ailleurs puisque certains personnages secondaires comme Virginie et Laurent le sont de nouveau dans Ventricule, que le père de Victor est le personnage principal de Valentin est mort et que nous reverrons peut-être certains visages dans les autres livres intimistes et contemporains que je compte publier au cours de ma vie. Qu'ils soient très présents ou juste de passage, ce sera juste comme dans la vie…
PRÉFACE • Variations sur l'amour naissant, Bluette-sur-mer est un livre à recommander dans les pharmacies pour guérir d'un mal universel mais oh combien bienvenu.
Si Marc Lizano déclare volontiers que deux ou trois vies ne lui suffiront pas pour réaliser tous ses projets, il en est un qu'il a mené à bien avec force et ténacité. De Idylle à Bluette-sur-mer, le natif de Vannes dans le Morbihan a efficacement brodé sur un thème universel : la rencontre de deux adultes à peine émancipés qui hésitent à tomber unilatéralement dans les bras l'un de l'autre. Victor et Lily seraient-ils les Bidouille et Violette de ce siècle bredouillant ? Optant pour un ton léger et évitant toute dramatisation malvenue, l'auteur part d'une idée simple : le quotidien de deux amoureux maladroits. Les dialogues sont directs et actuels, sans fards. Les adolescents s'y retrouveront sans peine et rougiront en riant devant leurs bévues. Les autres seront également pris par la fraîcheur de l'ensemble : un trait faussement naïf et une mise en couleurs efficace concoctée avec Laurence Busca. Lizano, après moultes publications chez divers éditeurs, signe un opus entraînant qui incite à la tendresse. Que demander de plus ?
Paul Herman.
POSTFACE • "Il faut pas être timide avec moi, tu sais..." Ainsi s'exprime la douce Lily au regard franc à Victor l'hésitant à déclarer sa flamme. L'aventure, c'est la vie quotidienne avec des non-dits et des fou-rires. Marc Lizano montre avec sensibilité les premiers émois de jeunes adultes, sans oublier d'y ajouter une touche de fantaisie. Missou le canari déplumé vêtu d'un pull à col roulé agrémente la vie de la tendre Lily tandis qu'un îlot en forme de cœur accueille le couple en mal d'amour. Bref, pas de complot international ou d'aliens belliqueux, rien que des chips au paprika, des tartes aux pommes et, enfin, l'océan grand comme un cœur.
COQUETTERIES
Nominé dans la catégorie Adolescents au Festival de Floirac 2004.
REVUE DE PRESSE
ARTICLES ET INTERVIEWS
LIBRAIRIE OSCAR HIBOU • Ah ! L'amour, l'amour ! Source d'inspiration inépuisable pour les artistes du monde entier, mais avant une belle et éternelle relation amoureuse il y a le début, l'approche, le premier pas. C'est ce difficile sujet que Marc Lizano a décidé d'aborder avec "Bluette sur mer". Son album est merveilleux, drôle, intelligent en un mot génial. C'est une vraie et belle histoire d'amour qui nous est contée là, de quoi mettre un peu d'optimisme dans la vie de tous les jours.
LIBRAIRIE BRÜSEL • Beau ! beau ! beau !
20 MINUTES • 21/10/2003 • Une bédé d'amour et d'eau fraîche. Les deux héros de Bluette-sur-Mer se plaisent follement. Le hic, c'est que Lily est aussi réservée que Victor est maladroit... Comment, dans ces conditions, faire le premier pas ? De gaffes en quiproquos, les tourtereaux en herbe se croisent sans jamais se trouver. Jusqu'à ce week-end à la mer, joyeusement improvisé par une bande de copains : loin de la ville et de ses tracas, le futur couple se jette enfin à l'eau. Dans un tourbillon de couleurs et de légèreté, le dessinateur breton Marc Lizano fait rimer amour avec balourd. Mais comme le ton est badin et la conclusion heureuse, balourd cède la place à toujours. Et on referme ces 120 pages plein du fol espoir de vivre, comme Victor et Lily, les prémices un peu niais d'une aussi jolie romance, que l'on soit encore adolescent ou jeunes trentenaires, comme les héros de cette comédie rafraîchissante.
SCENARIO • Ah la la, que c’est compliqué de dire nos sentiments ! Surtout quand on est jeune adulte ! C’est vrai, il faut déjà gérer son quotidien, organiser ses pensées, sa vie, ses week-end, ses soirées copains, sa culture … Enfin, tout ça quoi ! En même temps Victor et Lily sont un peu amoureux… ! Alors un petit pas en avant … Et un pas en arrière.. C’est le moment où jamais et Victor va essayer de déclarer sa flamme à Lily. Évidemment il ne faut pas compter sur l’aide des copains, sur les plans "mise en scène" complètement ratés… Mais heureusement pour eux, il y a ce week-end à Bluette ! Alors là, c’est une sacrée bouffée d’oxygène cette histoire. Tout y est tendre, touchant, attachant, et même assez drôle ! Le problème posé est celui de la déclaration d’amour, en quelque sorte, dans notre monde d’aujourd’hui, au beau milieu du périph ou dans le petit studio qu’on arrive à se payer difficilement, entre les souvenirs de l’enfance et la projection de l’adulte vers ses responsabilités dans la vie. Le petit monde de Marc Lizano est fragile, inquiet, très joli aussi et l'on est vite tenté d’entrer avec eux dans cette bluette. Leurs hésitations, leur inquiétude devant un engagement, leur maladresse aussi est très attendrissante. Je craque complètement pour cet album de 122 pages qui en plus d’être joli et drôle (la scène de discussion des garçons dans les toilettes hommes est à mourir de rire !) est très originale. La narration construite en discontinu, il me semble qu’elle avance au même rythme que la déclaration d’amour de ces deux jeunes : des petits pas et des pauses ! les pauses sont figurées par des interludes où l'on peut joindre l’absurde et l’agréable en écoutant les pensées de nos héros sous couvert d’une bande de poissons penseurs et parleurs. Et mine de rien, on en profite pour en apprendre un peu plus sur l’auteur qui nous parle de ses goûts cinématographiques, des lectures qui ont compté pour lui, de ses goûts musicaux etc… Le dessin est minimaliste et Marc colle des cœurs partout, c’est comme un bonbon mou, tendre et sucré. Cette collection est vraiment bien trouvée et les auteurs s’en donnent à cœur joie, ça se voit, c’est rayonnant ! Pour finir cette jolie histoire d’amour est accompagnée par une bande son « virtuelle » avec les titres que vous pourrez facilement trouver si ça vous tente d’aller encore plus loin. En ce qui me concerne, j’aurai bien écouté François Béranger ou Thomas Fersen, avec cette chanson Que l’on est bête de l’album Le jour du poisson (ça tombe bien !) qui dit : Que l’on est bête quand on est amoureux, Que l’on est bête mais comme on est heureux, En amour, l’esprit est une enclume. Et que c’est lourd quand on est fait de plume. Marie Moinard.
AURACAN • Une bande de copains se prépare à passer un week-end à la campagne. Parmi eux, Lily et Victor. Victor est amoureux de Lily, Lily en pince Victor. Formidable donc ! Le problème est que l’amoureux est maladroit et ne sait pas comment déclarer sa flamme, et que, de son côté, Lily n’ose pas lui montrer trop vite ses sentiments et attend qu’il se lance. Que d’hésitations ! Marc Lizano parvient à construire une sympathique histoire sur un thème simple. Il faut dire que l’univers tant graphique, que narratif, est original. L’auteur nous livre un découpage étonnant en scindant son récit en plusieurs parties séparées par des interludes où les protagonistes prennent la forme de poissons. Ces interludes sont l’occasion de réflexions souvent savoureuses sur des événements étrangers à l’histoire (la journée sans voiture, les chansons de Patrick Bruel, les livres…). Côté graphisme, son dessin faussement simpliste, rehaussé par les belles couleurs de Laurence Busca, sert cette aventure sentimentale à merveille. La mise en scène est parfaitement maîtrisée et les plans habillement choisis. C’est donc avec plaisir que l’on fait défiler les 120 pages de cet album. Marc Carlot.
L'HUMANITÉ • 25/10/2003 • Un groupe de copains part en week-end. Lily et Victor sont plutôt amoureux l'un de l'autre. On les suit dans les tâtonnements de ces premiers moments de leur aventure. Le récit est drôle, le trait volontiers sociétal, à la mode des décors un peu dépouillés de Dupuy et Berbérian. Cela n'empêche pas les protagonistes de s'interroger sur leur " premier moment de conscience politique " et de considérer que leurs relations vont mal quand elles vont " moins bien que la gauche ". Petit format.
BDCOOL • Victor est amoureux de Lily, mais ne sait comment lui déclarer sa flamme. Lily, elle, attend que Victor se décide. Ils auront certainement le temps de se découvrir leurs sentiments en week-end, avec des copains et à la campagne qui plus est. " Bluette Sur-Mer " est avant-tout un album délicat où l'on retrouve cette innocence de l'amour, où l'on découvre combien la vie est belle, l'insouciance de ces nouveaux adultes viendra nous attendrir en nous laissant rêveur. C'est subtil, poétique et tellement véridique. Mais que l'on ne s'y méprenne pas ! Au travers de ce regard franc et subtil, il y a une touche de fantaisie, comme le canari jaune de Lily qui perd ses plumes sur le torse et qui porte donc un pull à col roulé. Mais ce qui est bien, c'est quand même de pouvoir découvrir la vie au quotidien, avec ses doutes, ses envies et ses peurs. Au dessin, comme au scénario, Marc Lizano nous offre un album magistral qui n'est pas sans nous rappeler " Idylle " paru chez Treize Etrange. D'ailleurs le premier chapitre en est librement inspiré. Le dessin de Marc Lizano est attendrissant par ce côté caricatural, mais qui donne pourtant aux personnages cette authenticité touchante. Le découpage est d'une grande fraîcheur, on y retrouve ce rythme lent qui nous fait profiter des instants magiques qui se dégagent de l'album, paru dans la collection Carrément 20/20 de chez Glénat ! Et 20/20, c'est la note qu'il mérite. Cédric Valentin.
LES DERNIÈRES NOUVELLES D'ALSACE • 30/10/2003 • Lily et Victor sont en week-end amoureux à Bluette-sur-mer, Marc lizano dédicace à Colmar cette "histoire en suspension". Marc Lizano a plusieurs vies. Ou du moins plusieurs biographies sur son site internet. Dans L'une, il voit le jour "presque sous la neige" et survit aux frimas bretons et aux loups. Dans une autre, il séjourne auprès des indiens hopis. Ce qui est certain, c'est que Marc Lizano est né à … Vannes, habite Paris et qu'il a aujourd'hui 33 ans. L'âge du Christ. Mais j'espère que je finirai mieux. Parallèlement à des études de philosophie en dilettante, il avait créé une association "Oh, la vache !", pour la publication de petits tirages. Des rencontres qui comptent, des amis dessinateurs et il s'est saisi à son tour du crayon. Son avant-dernier album Bluette-sur-mer est paru en septembre chez Glénat. Soit les premiers émois de Lily et Victor, deux jeunes adultes en week-end au bord de mer. L'auteur l'a promis : il n'y a ni complot international, ni aliens belliqueux, ni courses de bagnoles". "Je voulais une histoire gentille, pas misogyne. Je voulais un fil de soie très ténu. Bluette est donc une bulle hors du temps, une histoire en suspension, ni mièvre, ni cynique. Où le couple trouve refuge sur un îlot en forme de cœur. Où Missou, le canari de Lily, porte un pull en raison d'une maladie du plumage. Si ces 120 pages à hauteur d'homme touche au cœur, c'est aussi parce que Marc Lizano ne gomme pas les défauts. A 35-40 ans, on a encore le droit d'être timide et maladroit. Il arrive à son héros de se tromper, attribuant Le vieux fusil de Robert à Claude Sautet, confondant Cabrel et Duteuil. De son dessin, l'auteur dit qu'il pourrait être plus époustouflant : il lui préfère la spontanéité. (…)
LA BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉE DE LA BANDE DESSINÉE #6 • Bluette-sur-mer, c’est un week-end à la plage entre amis, des vannes et des fous rires. Mais ne vous fiez pas aux apparences car Bluette-sur-mer, c’est aussi un canari en col roulé, des bancs de poissons sur le périph’ et une île en forme de cœur. Enfin, Bluette-sur-mer c’est surtout une belle romance entre deux jeunes adultes un peu timides, un peu maladroits, mais tellement attachants… Publié dans la nouvelle collection Glénat, cet album séduit par ses dialogues savoureux et ses couleurs tendres. Une histoire de Saint-Valentin légère et rafraîchissante, à déguster avec une bonne tarte aux pommes…
6BEAR • Deux adultes, à peine émancipés, hésitent à revivre une nouvelle histoire d'amour. Les deux amoureux maladroits se retrouvent pour un week-end à la campagne avec des amis... À travers une BD de 120 pages, Marc Lizaro a choisi une histoire humaine, celle d'une bluette amoureuse avec tout ce qu'elle comporte de doutes, de romance et d'émoi. Tout en simplicité que ce soit dans le trait ou dans le récit, Bluette-sur-Mer n'est néanmoins pas dépourvu d'originalité, l'auteur n'hésitant pas ici et là à transformer ses héros en poissons voyageant au gré des rivières. Marc Lizano n'a pas choisi une voie facile, son album adulte, est loin des calibres habituels. Il trouve avec la collection "Carrément 20/20" un format hors norme qu'il exploite à merveille. Il ne lui suffit plus qu'à trouver son public..
LIBÉRATION • 22/01/2004 • Émois comme vous. Entre la plage et les stations-service, on ne perd pas son latin. Pourvu qu'on soit né vers 1970 dans la classe moyenne éduquée, on trouvera cette Bluette très bien observée, socialement et (donc) linguistiquement : la caissière du supermarché est ainsi un caissier (mais avait-on remarqué que les fictions jusqu'ici traînent à suivre la réalité ?), les personnages sèment des trop royal ou la classe internationale entre des dialogues eux-mêmes puisés chez les citadins postindustriels : Je crois surtout que toi et lui avez perdu le goût des choses simples (...) - Je ne suis quand même pas obligée de bouffer des saucisses Herta pour que ça revienne, rassure-moi... Les protagonistes sont Victor et Lily, partis en week-end avec des aminches (voiture louée, embouteillages, cafés dans les stations-service) et qui ne savent pas trop comment commencer leur histoire d'amour. Il y a aussi le moineau de Lesbie et des citations latines des pages roses (Vae soli !), le vieux fusil de Noiret «dans le film de Claude Sautet» en guise de filiation culturelle, un petit coup d'ongle à Lars von Trier chez qui les filles sont gentilles, avec trois g, et virent victimes expiatoires à toute allure. Au point que je me demande si ce n'est pas son souhait, une femme docile, soumise et courageuse dans son abandon, cette dernière phrase étant, notons-le, prononcée par un poisson. Marc Lizano, qui a déjà publié plusieurs livres pour enfants, coule son histoire aigre-douce dans ses personnages aux traits tout carrés mais quand même tendres et qui cherchent à arrondir leurs angles. Ajoutons à cela des têtes en ballon de foot et des points à la place des yeux, ce qui donne aux héros un perpétuel air de jeunesse dubitative ou réservée. Lizano sort en outre ce mois-ci Louise qui, exercice difficile, met en scène sa propre fille sans niaiserie moisie et, en collaboration avec Denis Leroux, Robin de Sherwood dans un style un peu plus influencé. Éric Loret.
BDSELECTION • Bluette-sur-mer, Bluets à l’âme. Bluette Sur-Mer, voici un bien beau nom pour une bien belle histoire d’amour : celle des deux jeunes adultes maladroits que sont Victor et Lily. Ils s’aiment, mais sont assez lents à se le montrer, enfin, surtout Lily. Un week-end à Bluette Sur-Mer est organisé par leurs amis et Victor décide de saisir sa chance pour déclarer sa flamme à Lily. Le titre de cet album est bien choisi : l’histoire est simple, légère et bien faite (comme une bluette) avec son côté Fleur Bleue et l’on remarque que les scènes d’amourettes entre Victor et Lily se passent toujours au bord d’une eau bien bleue. Le graphisme est plutôt enfantin et assez symbolique. Les décors sont emplis de petits cœurs selon l’humeur des personnages : le petit îlot dans un parc parisien a une forme suggestive. Ce procédé rappelle l’univers des Amoureux de Peynet. Marc Lizano joue avec les images comme avec les mots. La première partie intitulée Côté jardin évoque les moments où les héros sont en compagnie de leurs amis. La seconde partie, Côté cœur, parle des moments intimes. Le récit est bien structuré avec une alternance de chapitres développés et d’interludes -je précise qu’il ne faut pas faire comme moi, qui aie d’abord ignoré les interludes-. Les chapitres sont en temps réel tandis que les interludes sont des accélérateurs entre les moments d’actions. Mais pourquoi les personnages se transforment-ils en poissons lors des intermèdes ? Si monsieur Lizano lit cet article, sa réponse sera la bienvenue.
-Un bien beau nom pour une bien belle histoire d'amour
Entièrement d'accord avec toi =) C'est très bête à dire, mais je suis souvent incapable de démarrer une histoire si je n'en ai pas le titre.
-Fleur Bleue.
C'est vraiment ce qui est voulu pour ce livre. Un livre gentiment tendre. Sans second degré, Pas de cynisme ou de pose. Et surtout, le moins possible de ficèles (de scénario) pour élaborer le récit...
-Les petits cœurs.
Tant qu'on y est...
-Les Amoureux de Peynet.
C'est délicieusement naïfs, Peynet. J'aime beaucoup ça, comme du Sempé ou du Addams... Même si le risque est grand de passer du naïf à niais.
-Marc Lizano joue avec les images comme avec les mots.
Merci du compliment. Ça fait rudement chaud au cœur d'avoir de tels lecteurs...
-Il ne faut pas faire comme moi, qui aie d'abord ignoré les interludes.
C'est un peu couillon aussi, Fabrice, de louper des pages. Elles ne sont pas là par hasard, quand même...
-Pourquoi les personnages se transforment-ils en poissons lors des intermèdes ?
Je contourne souvent mes difficultés ou les choses que je n'ai pas envie de dessiner par du symbolisme (à deux balles si besoin est). Je n'ai aucune envie de dessiner autant de voitures. En même temps, on en parle beaucoup (journées sans voiture, embouteillage...) et je trouvais intéressant de voir si je pouvais éviter d'en dessiner au fil de pages. Et puis, comme la Fontaine (qui a bien lu Ésope) je me sers des animaux pour instruire les hommes. Je suis un grand fan de la bande dessinée animalière, de Macherot à Maus, en passant par Disney, Félix le chat ou Jason. Et puis, je trouvais l'idée fluide, poétique et elle me permettait de revenir à mon point de départ, cad au petit îlot qu'une municipalité quelconque serait bien inspirée de construire...
EVENE • Un mot relie parfaitement le terrible passage de l'adolescence à l'âge adulte : la maladresse. Celle qui, même avec le recul, nous fait encore rougir (mais avec le sourire aux lèvres). Dans cette oeuvre, c'est de ce moment inoubliable de la vie qu'il s'agit. Celui des balbutiements amoureux naissants, qui font chavirer nos coeurs tout juste rougissants. Marc Lizano signe un petit chef d'oeuvre de simplicité, parsemé d'interludes métaphoriques où les personnages se figurent en poissons, entassés dans les bouchons. Mi-hommes, mi-enfants, à l'heure où les questions métaphysiques, psycho-politiques flirtent avec les rires et les bouderies, le quotidien de ses ados oscille entre parfum de liberté et parfum de chips au paprika ! Les très bonnes références musicales, littéraires et cinématographiques qui parcourent l'histoire nous prouvent que la jeunesse telle que la perçoit Marc Lizano n'est pas systématiquement issue de la culture fastoche de la télé. A glisser secretement dans les poches de nos adolescents, qu'ils se rassurent un peu sur la complexité des sentiments amoureux, et qu'ils se disent : c'est "normââââââl" (dur mais normal) ! Et pour finir comme on a commencé, si un mot pouvait relier cette bande dessinée à son lecteur, ce serait... Beauté ? Universalité ? Complexité ? Tendresse ? Hébétude ? Liberté ? Nostalgie ? Sensibilité ? Réalité ? Ou "Patrick-bruelien" ? Laissons-les décider ! Julie Dufay.
LIBRAIRIE BRÜSEL • Beau ! beau ! beau !
20 MINUTES • 21/10/2003 • Une bédé d'amour et d'eau fraîche. Les deux héros de Bluette-sur-Mer se plaisent follement. Le hic, c'est que Lily est aussi réservée que Victor est maladroit... Comment, dans ces conditions, faire le premier pas ? De gaffes en quiproquos, les tourtereaux en herbe se croisent sans jamais se trouver. Jusqu'à ce week-end à la mer, joyeusement improvisé par une bande de copains : loin de la ville et de ses tracas, le futur couple se jette enfin à l'eau. Dans un tourbillon de couleurs et de légèreté, le dessinateur breton Marc Lizano fait rimer amour avec balourd. Mais comme le ton est badin et la conclusion heureuse, balourd cède la place à toujours. Et on referme ces 120 pages plein du fol espoir de vivre, comme Victor et Lily, les prémices un peu niais d'une aussi jolie romance, que l'on soit encore adolescent ou jeunes trentenaires, comme les héros de cette comédie rafraîchissante.
SCENARIO • Ah la la, que c’est compliqué de dire nos sentiments ! Surtout quand on est jeune adulte ! C’est vrai, il faut déjà gérer son quotidien, organiser ses pensées, sa vie, ses week-end, ses soirées copains, sa culture … Enfin, tout ça quoi ! En même temps Victor et Lily sont un peu amoureux… ! Alors un petit pas en avant … Et un pas en arrière.. C’est le moment où jamais et Victor va essayer de déclarer sa flamme à Lily. Évidemment il ne faut pas compter sur l’aide des copains, sur les plans "mise en scène" complètement ratés… Mais heureusement pour eux, il y a ce week-end à Bluette ! Alors là, c’est une sacrée bouffée d’oxygène cette histoire. Tout y est tendre, touchant, attachant, et même assez drôle ! Le problème posé est celui de la déclaration d’amour, en quelque sorte, dans notre monde d’aujourd’hui, au beau milieu du périph ou dans le petit studio qu’on arrive à se payer difficilement, entre les souvenirs de l’enfance et la projection de l’adulte vers ses responsabilités dans la vie. Le petit monde de Marc Lizano est fragile, inquiet, très joli aussi et l'on est vite tenté d’entrer avec eux dans cette bluette. Leurs hésitations, leur inquiétude devant un engagement, leur maladresse aussi est très attendrissante. Je craque complètement pour cet album de 122 pages qui en plus d’être joli et drôle (la scène de discussion des garçons dans les toilettes hommes est à mourir de rire !) est très originale. La narration construite en discontinu, il me semble qu’elle avance au même rythme que la déclaration d’amour de ces deux jeunes : des petits pas et des pauses ! les pauses sont figurées par des interludes où l'on peut joindre l’absurde et l’agréable en écoutant les pensées de nos héros sous couvert d’une bande de poissons penseurs et parleurs. Et mine de rien, on en profite pour en apprendre un peu plus sur l’auteur qui nous parle de ses goûts cinématographiques, des lectures qui ont compté pour lui, de ses goûts musicaux etc… Le dessin est minimaliste et Marc colle des cœurs partout, c’est comme un bonbon mou, tendre et sucré. Cette collection est vraiment bien trouvée et les auteurs s’en donnent à cœur joie, ça se voit, c’est rayonnant ! Pour finir cette jolie histoire d’amour est accompagnée par une bande son « virtuelle » avec les titres que vous pourrez facilement trouver si ça vous tente d’aller encore plus loin. En ce qui me concerne, j’aurai bien écouté François Béranger ou Thomas Fersen, avec cette chanson Que l’on est bête de l’album Le jour du poisson (ça tombe bien !) qui dit : Que l’on est bête quand on est amoureux, Que l’on est bête mais comme on est heureux, En amour, l’esprit est une enclume. Et que c’est lourd quand on est fait de plume. Marie Moinard.
AURACAN • Une bande de copains se prépare à passer un week-end à la campagne. Parmi eux, Lily et Victor. Victor est amoureux de Lily, Lily en pince Victor. Formidable donc ! Le problème est que l’amoureux est maladroit et ne sait pas comment déclarer sa flamme, et que, de son côté, Lily n’ose pas lui montrer trop vite ses sentiments et attend qu’il se lance. Que d’hésitations ! Marc Lizano parvient à construire une sympathique histoire sur un thème simple. Il faut dire que l’univers tant graphique, que narratif, est original. L’auteur nous livre un découpage étonnant en scindant son récit en plusieurs parties séparées par des interludes où les protagonistes prennent la forme de poissons. Ces interludes sont l’occasion de réflexions souvent savoureuses sur des événements étrangers à l’histoire (la journée sans voiture, les chansons de Patrick Bruel, les livres…). Côté graphisme, son dessin faussement simpliste, rehaussé par les belles couleurs de Laurence Busca, sert cette aventure sentimentale à merveille. La mise en scène est parfaitement maîtrisée et les plans habillement choisis. C’est donc avec plaisir que l’on fait défiler les 120 pages de cet album. Marc Carlot.
L'HUMANITÉ • 25/10/2003 • Un groupe de copains part en week-end. Lily et Victor sont plutôt amoureux l'un de l'autre. On les suit dans les tâtonnements de ces premiers moments de leur aventure. Le récit est drôle, le trait volontiers sociétal, à la mode des décors un peu dépouillés de Dupuy et Berbérian. Cela n'empêche pas les protagonistes de s'interroger sur leur " premier moment de conscience politique " et de considérer que leurs relations vont mal quand elles vont " moins bien que la gauche ". Petit format.
BDCOOL • Victor est amoureux de Lily, mais ne sait comment lui déclarer sa flamme. Lily, elle, attend que Victor se décide. Ils auront certainement le temps de se découvrir leurs sentiments en week-end, avec des copains et à la campagne qui plus est. " Bluette Sur-Mer " est avant-tout un album délicat où l'on retrouve cette innocence de l'amour, où l'on découvre combien la vie est belle, l'insouciance de ces nouveaux adultes viendra nous attendrir en nous laissant rêveur. C'est subtil, poétique et tellement véridique. Mais que l'on ne s'y méprenne pas ! Au travers de ce regard franc et subtil, il y a une touche de fantaisie, comme le canari jaune de Lily qui perd ses plumes sur le torse et qui porte donc un pull à col roulé. Mais ce qui est bien, c'est quand même de pouvoir découvrir la vie au quotidien, avec ses doutes, ses envies et ses peurs. Au dessin, comme au scénario, Marc Lizano nous offre un album magistral qui n'est pas sans nous rappeler " Idylle " paru chez Treize Etrange. D'ailleurs le premier chapitre en est librement inspiré. Le dessin de Marc Lizano est attendrissant par ce côté caricatural, mais qui donne pourtant aux personnages cette authenticité touchante. Le découpage est d'une grande fraîcheur, on y retrouve ce rythme lent qui nous fait profiter des instants magiques qui se dégagent de l'album, paru dans la collection Carrément 20/20 de chez Glénat ! Et 20/20, c'est la note qu'il mérite. Cédric Valentin.
LES DERNIÈRES NOUVELLES D'ALSACE • 30/10/2003 • Lily et Victor sont en week-end amoureux à Bluette-sur-mer, Marc lizano dédicace à Colmar cette "histoire en suspension". Marc Lizano a plusieurs vies. Ou du moins plusieurs biographies sur son site internet. Dans L'une, il voit le jour "presque sous la neige" et survit aux frimas bretons et aux loups. Dans une autre, il séjourne auprès des indiens hopis. Ce qui est certain, c'est que Marc Lizano est né à … Vannes, habite Paris et qu'il a aujourd'hui 33 ans. L'âge du Christ. Mais j'espère que je finirai mieux. Parallèlement à des études de philosophie en dilettante, il avait créé une association "Oh, la vache !", pour la publication de petits tirages. Des rencontres qui comptent, des amis dessinateurs et il s'est saisi à son tour du crayon. Son avant-dernier album Bluette-sur-mer est paru en septembre chez Glénat. Soit les premiers émois de Lily et Victor, deux jeunes adultes en week-end au bord de mer. L'auteur l'a promis : il n'y a ni complot international, ni aliens belliqueux, ni courses de bagnoles". "Je voulais une histoire gentille, pas misogyne. Je voulais un fil de soie très ténu. Bluette est donc une bulle hors du temps, une histoire en suspension, ni mièvre, ni cynique. Où le couple trouve refuge sur un îlot en forme de cœur. Où Missou, le canari de Lily, porte un pull en raison d'une maladie du plumage. Si ces 120 pages à hauteur d'homme touche au cœur, c'est aussi parce que Marc Lizano ne gomme pas les défauts. A 35-40 ans, on a encore le droit d'être timide et maladroit. Il arrive à son héros de se tromper, attribuant Le vieux fusil de Robert à Claude Sautet, confondant Cabrel et Duteuil. De son dessin, l'auteur dit qu'il pourrait être plus époustouflant : il lui préfère la spontanéité. (…)
LA BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉE DE LA BANDE DESSINÉE #6 • Bluette-sur-mer, c’est un week-end à la plage entre amis, des vannes et des fous rires. Mais ne vous fiez pas aux apparences car Bluette-sur-mer, c’est aussi un canari en col roulé, des bancs de poissons sur le périph’ et une île en forme de cœur. Enfin, Bluette-sur-mer c’est surtout une belle romance entre deux jeunes adultes un peu timides, un peu maladroits, mais tellement attachants… Publié dans la nouvelle collection Glénat, cet album séduit par ses dialogues savoureux et ses couleurs tendres. Une histoire de Saint-Valentin légère et rafraîchissante, à déguster avec une bonne tarte aux pommes…
6BEAR • Deux adultes, à peine émancipés, hésitent à revivre une nouvelle histoire d'amour. Les deux amoureux maladroits se retrouvent pour un week-end à la campagne avec des amis... À travers une BD de 120 pages, Marc Lizaro a choisi une histoire humaine, celle d'une bluette amoureuse avec tout ce qu'elle comporte de doutes, de romance et d'émoi. Tout en simplicité que ce soit dans le trait ou dans le récit, Bluette-sur-Mer n'est néanmoins pas dépourvu d'originalité, l'auteur n'hésitant pas ici et là à transformer ses héros en poissons voyageant au gré des rivières. Marc Lizano n'a pas choisi une voie facile, son album adulte, est loin des calibres habituels. Il trouve avec la collection "Carrément 20/20" un format hors norme qu'il exploite à merveille. Il ne lui suffit plus qu'à trouver son public..
LIBÉRATION • 22/01/2004 • Émois comme vous. Entre la plage et les stations-service, on ne perd pas son latin. Pourvu qu'on soit né vers 1970 dans la classe moyenne éduquée, on trouvera cette Bluette très bien observée, socialement et (donc) linguistiquement : la caissière du supermarché est ainsi un caissier (mais avait-on remarqué que les fictions jusqu'ici traînent à suivre la réalité ?), les personnages sèment des trop royal ou la classe internationale entre des dialogues eux-mêmes puisés chez les citadins postindustriels : Je crois surtout que toi et lui avez perdu le goût des choses simples (...) - Je ne suis quand même pas obligée de bouffer des saucisses Herta pour que ça revienne, rassure-moi... Les protagonistes sont Victor et Lily, partis en week-end avec des aminches (voiture louée, embouteillages, cafés dans les stations-service) et qui ne savent pas trop comment commencer leur histoire d'amour. Il y a aussi le moineau de Lesbie et des citations latines des pages roses (Vae soli !), le vieux fusil de Noiret «dans le film de Claude Sautet» en guise de filiation culturelle, un petit coup d'ongle à Lars von Trier chez qui les filles sont gentilles, avec trois g, et virent victimes expiatoires à toute allure. Au point que je me demande si ce n'est pas son souhait, une femme docile, soumise et courageuse dans son abandon, cette dernière phrase étant, notons-le, prononcée par un poisson. Marc Lizano, qui a déjà publié plusieurs livres pour enfants, coule son histoire aigre-douce dans ses personnages aux traits tout carrés mais quand même tendres et qui cherchent à arrondir leurs angles. Ajoutons à cela des têtes en ballon de foot et des points à la place des yeux, ce qui donne aux héros un perpétuel air de jeunesse dubitative ou réservée. Lizano sort en outre ce mois-ci Louise qui, exercice difficile, met en scène sa propre fille sans niaiserie moisie et, en collaboration avec Denis Leroux, Robin de Sherwood dans un style un peu plus influencé. Éric Loret.
BDSELECTION • Bluette-sur-mer, Bluets à l’âme. Bluette Sur-Mer, voici un bien beau nom pour une bien belle histoire d’amour : celle des deux jeunes adultes maladroits que sont Victor et Lily. Ils s’aiment, mais sont assez lents à se le montrer, enfin, surtout Lily. Un week-end à Bluette Sur-Mer est organisé par leurs amis et Victor décide de saisir sa chance pour déclarer sa flamme à Lily. Le titre de cet album est bien choisi : l’histoire est simple, légère et bien faite (comme une bluette) avec son côté Fleur Bleue et l’on remarque que les scènes d’amourettes entre Victor et Lily se passent toujours au bord d’une eau bien bleue. Le graphisme est plutôt enfantin et assez symbolique. Les décors sont emplis de petits cœurs selon l’humeur des personnages : le petit îlot dans un parc parisien a une forme suggestive. Ce procédé rappelle l’univers des Amoureux de Peynet. Marc Lizano joue avec les images comme avec les mots. La première partie intitulée Côté jardin évoque les moments où les héros sont en compagnie de leurs amis. La seconde partie, Côté cœur, parle des moments intimes. Le récit est bien structuré avec une alternance de chapitres développés et d’interludes -je précise qu’il ne faut pas faire comme moi, qui aie d’abord ignoré les interludes-. Les chapitres sont en temps réel tandis que les interludes sont des accélérateurs entre les moments d’actions. Mais pourquoi les personnages se transforment-ils en poissons lors des intermèdes ? Si monsieur Lizano lit cet article, sa réponse sera la bienvenue.
-Un bien beau nom pour une bien belle histoire d'amour
Entièrement d'accord avec toi =) C'est très bête à dire, mais je suis souvent incapable de démarrer une histoire si je n'en ai pas le titre.
-Fleur Bleue.
C'est vraiment ce qui est voulu pour ce livre. Un livre gentiment tendre. Sans second degré, Pas de cynisme ou de pose. Et surtout, le moins possible de ficèles (de scénario) pour élaborer le récit...
-Les petits cœurs.
Tant qu'on y est...
-Les Amoureux de Peynet.
C'est délicieusement naïfs, Peynet. J'aime beaucoup ça, comme du Sempé ou du Addams... Même si le risque est grand de passer du naïf à niais.
-Marc Lizano joue avec les images comme avec les mots.
Merci du compliment. Ça fait rudement chaud au cœur d'avoir de tels lecteurs...
-Il ne faut pas faire comme moi, qui aie d'abord ignoré les interludes.
C'est un peu couillon aussi, Fabrice, de louper des pages. Elles ne sont pas là par hasard, quand même...
-Pourquoi les personnages se transforment-ils en poissons lors des intermèdes ?
Je contourne souvent mes difficultés ou les choses que je n'ai pas envie de dessiner par du symbolisme (à deux balles si besoin est). Je n'ai aucune envie de dessiner autant de voitures. En même temps, on en parle beaucoup (journées sans voiture, embouteillage...) et je trouvais intéressant de voir si je pouvais éviter d'en dessiner au fil de pages. Et puis, comme la Fontaine (qui a bien lu Ésope) je me sers des animaux pour instruire les hommes. Je suis un grand fan de la bande dessinée animalière, de Macherot à Maus, en passant par Disney, Félix le chat ou Jason. Et puis, je trouvais l'idée fluide, poétique et elle me permettait de revenir à mon point de départ, cad au petit îlot qu'une municipalité quelconque serait bien inspirée de construire...
EVENE • Un mot relie parfaitement le terrible passage de l'adolescence à l'âge adulte : la maladresse. Celle qui, même avec le recul, nous fait encore rougir (mais avec le sourire aux lèvres). Dans cette oeuvre, c'est de ce moment inoubliable de la vie qu'il s'agit. Celui des balbutiements amoureux naissants, qui font chavirer nos coeurs tout juste rougissants. Marc Lizano signe un petit chef d'oeuvre de simplicité, parsemé d'interludes métaphoriques où les personnages se figurent en poissons, entassés dans les bouchons. Mi-hommes, mi-enfants, à l'heure où les questions métaphysiques, psycho-politiques flirtent avec les rires et les bouderies, le quotidien de ses ados oscille entre parfum de liberté et parfum de chips au paprika ! Les très bonnes références musicales, littéraires et cinématographiques qui parcourent l'histoire nous prouvent que la jeunesse telle que la perçoit Marc Lizano n'est pas systématiquement issue de la culture fastoche de la télé. A glisser secretement dans les poches de nos adolescents, qu'ils se rassurent un peu sur la complexité des sentiments amoureux, et qu'ils se disent : c'est "normââââââl" (dur mais normal) ! Et pour finir comme on a commencé, si un mot pouvait relier cette bande dessinée à son lecteur, ce serait... Beauté ? Universalité ? Complexité ? Tendresse ? Hébétude ? Liberté ? Nostalgie ? Sensibilité ? Réalité ? Ou "Patrick-bruelien" ? Laissons-les décider ! Julie Dufay.